En 2013, les SSII (Sociétés de Services en Ingénierie Informatique) changent de nom et deviennent des ESN (Entreprises de Services Numériques). Cette décision émane du Syntec Numérique, syndicat professionnel de l’industrie numérique dont les ESN/SSII font partie, qui cherche alors à atténuer le caractère trop technique de l’appellation des entreprises opérant dans le secteur. Autre objectif : changer de dénomination afin de se dégager de la mauvaise réputation des SSII, qui étaient souvent qualifiées de « marchands de viande ».

En plus d’être trop technique et mal perçue, l’appellation SSII est jugée trop restreinte et ne couvre plus l’univers du service numérique, qui est un domaine particulièrement évolutif. En effet, le marché des ESN est en pleine mutation, et les prestations vont bien au-delà de l’intégration des systèmes informatiques, de la maintenance informatique et de l’assistance technique.

« ESN/SSII », pour matérialiser l’évolution du secteur numérique

Le secteur numérique ne cesse d’évoluer et englobe désormais de nombreuses activités. Le changement des SSII en ESN matérialise cette évolution. Ce domaine ne se limite plus à des services techniques, mais couvre également des prestations numériques plus larges, telles que :

  • Le conseil numérique (organisation, conduite de changement, processus métier…).
  • L’étude et l’audit numérique.
  • L’intégration de systèmes.
  • L’infogérance (outsourcing).
  • L’assistance aux utilisateurs.
  • Les formations.

Le marché des ESN/SSII est particulièrement dynamique. C’est dû en partie à l’évolution incessante des besoins des consommateurs, et par ricochet, celle des offres proposées sur le marché. En effet, les professionnels du service numérique élaborent de nouveaux outils et de nouvelles offres aussi innovants les uns que les autres. Ils cherchent à satisfaire les besoins des consommateurs qui sont de plus en plus exigeants, surtout en termes de qualité de service et de sécurité des données.
Bon à savoir : l’élargissement des champs d’activité des ESN favorise la résistance du secteur numérique face à des éventuelles crises comme celle de la Covid-19. Il est important de préciser que le numérique figure parmi les secteurs les moins impactés par la crise sanitaire avec un recul du chiffre d’affaires de -2,1 points en 2020. La prévision était, toutefois, de -6,7 %.

 

Par ailleurs, les perspectives pour l’année 2021 restent favorables avec une croissance estimée à 1 %. Certaines activités manifestent une bonne résistance à la crise. Tel est le cas pour le développement de nouvelles offres Cloud qui pourrait concentrer 24,3 % du marché des ESN. Son taux de croissance peut s’élever jusqu’à +14,7% selon les prévisions, alors qu’il était de +5,6% l’année dernière. Il y a aussi le développement des offres pour la cybersécurité. D’autres activités restent, néanmoins, vulnérables comme les services de conseil en technologie qui pourraient enregistrer un recul de -3,3 %, selon Syntec Numérique.

« ESN/SSII », pour développer la culture numérique

Avec cette nouvelle appellation, l’ESN peut avoir un impact notable sur les utilisateurs. L’objectif étant d’exploiter les solutions numériques au maximum et de faciliter leur compréhension. Ce nouveau nom est facile à retenir et à comprendre pour les « non-professionnels », tels que les jeunes diplômés, les clients, les analystes. Un terme qui ravira également les Assistants à Maîtrise d’Ouvrage (AMOA) dans leur fonction de « vulgarisateurs » de l’information !
Il faut aussi reconnaître qu’il existe un certain écart entre le métier de créateur numérique et celui de développeur Java, par exemple. Pourtant, ces deux activités opèrent toutes les deux dans le domaine du numérique. Il en est de même pour l’administrateur système et le journaliste web.

Le Syntec Numérique vise également à créer un grand syndicat du numérique regroupant tous les acteurs opérant dans ce secteur :

  • Les acteurs d’internet (fournisseurs d’accès, éditeurs, hébergeurs…).
  • Les acteurs du e-commerce.
  • Les acteurs de la mobilité.
  • Les acteurs des télécoms.

Le développement de la culture numérique permet ainsi d’améliorer l’image de ce secteur auprès des citoyens. En effet, les ESN reconnaissent que l’univers numérique présente des aspects autres que techniques. Les acteurs opérant dans ce domaine ne doivent pas se restreindre à des techniciens, ce qui rend les métiers du numérique de plus en plus accessibles à tous les profils.
Le numérique dénombre actuellement plus de 80 métiers (édition de logiciels, Web, cloud computing, édition de contenus…). Les acteurs dans ce secteur sont très variés et œuvrent dans diverses disciplines (programmation, marketing, recherche, web design, cloud…).

Dans la pratique, chaque projet correspond à des profils et des qualifications bien distincts. De ce fait, les métiers du numérique sont accessibles à différents niveaux de qualification (BTS, licence pro, doctorat…).

« ESN/SSII », pour une meilleure visibilité

Ce changement de nom valorise le modèle numérique et procure une meilleure visibilité aux ESN/SSII.
En développant leurs prestations, ces dernières créent incontestablement de nouveaux emplois, que ce soit directement ou indirectement. Par ailleurs, leur développement a entraîné l’émergence de nouveaux modes de travail qui sont très flexibles et qui brisent les barrières géographiques.
L’externalisation permet ainsi aux professionnels de déléguer certaines de leurs tâches à des agents se trouvant en dehors de leur pays.
Les acteurs dans ce domaine ont la possibilité de fournir des offres à forte valeur ajoutée. Les emplois qu’ils ont créés et les nouveaux modes de travail issus de l’évolution technologique manifestent le caractère innovant de ce secteur.

« ESN/SSII », pour revaloriser l’image des entreprises du numérique

Ce changement de nom permet aussi de repartir sur de meilleures bases, car les Sociétés de Services en Ingénierie Informatique ne bénéficiaient pas toujours d’une très bonne image. On les qualifiait d’ailleurs souvent de « marchands de viande ».
Le terme d' »Entreprises de Services Numériques », quant à lui, donne une nouvelle image, plus fraîche, plus « humaine ». Une façon de se laisser la chance d’un nouveau départ.
En parlant de nouveau départ, nombre d’ESN s’engage dans des politiques RSE, ce qui permet d’appliquer une image responsable derrière cette nouvelle dénomination.

« ESN/SSII », pour satisfaire davantage les besoins des utilisateurs

Chaque utilisateur affiche différents besoins. Le dynamisme des PME et des grands groupes multinationaux ne se valent pas. De ce fait, les acteurs du secteur numérique se trouvent obligés d’élaborer des stratégies qui répondent aux exigences de chacune de ces entreprises. Ils doivent ainsi proposer des solutions numériques sur mesure pour satisfaire les besoins de ces dernières.
Les PME cherchent, par exemple, des solutions numériques simples d’utilisation et faciles à comprendre, ce qui n’est pas forcément le cas pour les grandes entreprises. Ces dernières ont effectivement besoin de solutions plus sophistiquées pour stocker et sécuriser leurs données, développer leurs activités, gérer leur comptabilité…
Les PME apprécient également les solutions innovantes et à la pointe de la technologie. Par rapport aux grands groupes, elles sont plus friandes de logiciels et aiment expérimenter de nouveaux outils numériques pour innover leurs offres.